Rap'Coq ou le Coq Wallon vu par Guy (Partie 2/4)

1.3.4 Mise en forme.

Une fois la forme générale, l’ossature, réalisée, vous pouvez passer à la mise en forme de votre création. C’est à cette étape que l’on va donner la forme définitive à notre projet. On va placer un « treillis à poules », clôture à mailles hexagonales d’un diamètre d’environ 20 millimètres.
Ne prenez pas un treillis à mailles plus grosses car vous éprouverez d’énormes difficultés pour placer le papier mâché. Avec un treillis à larges mailles, vous devrez utiliser beaucoup plus de papier mâché qu’avec un treillis à mailles plus fines.
De plus, un treillis à mailles plus fines vous donnera une meilleure forme de base où placer le papier mâché.



Le placement du treillis nécessite un peu d’attention.
1. Décomposer le coq en ses différents éléments : la tête, le corps, les 2 ailes, la queue et les deux pattes.
2. Chaque élément est traité séparément. On découpe un morceau rectangulaire de treillis qui a pour dimensions la longueur de la zone à couvrir et comme largeur la circonférence maximum de l’élément plus un ou deux centimètres.
3. Placer le treillis selon la plus grande circonférence de l’élément et le fixer au moyen d’un fil de fer à ligaturer ou de ficelle en textile synthétique (ne rouille pas, ne pourrit pas au contact de l’eau contenue dans le papier mâché).
4. Former et fixer ensuite les extrémités du rectangle de treillis aux limites auxquelles il se rapporte en prenant soin de pousser les extrémités des fils du treillis vers l’intérieur de l’élément (pour éviter les piqûres aux doigts).
5. Mettre en forme les zones comprises entre les extrémités et le diamètre maximum de l’élément en travaillant sur les mailles du treillis.



Une fois la forme souhaitée atteinte, vous passez à l’élément suivant. Assurez-vous bien que le treillis est bien fixé sur l’armature et qu’il ne bouge pas quand vous le touchez. S’il bouge, lorsque vous poserez le papier mâché, celui-ci risque de se décrocher et de se fissurer durant votre travail.

Une fois le treillis placé ET SOLIDEMENT FIXE A L’ARMATURE, votre création doit avoir atteint son aspect final compte tenu des quelques millimètres de papier mâché qu’il faudra ajouter pour recouvrir entièrement le treillis.

Prenez le temps nécessaire pour corriger l’aspect de votre création car vous ne possèderez plus beaucoup de marge de manœuvre pour corriger cet aspect lorsque vous poserez le papier mâché.



Il ne faut pas perdre de vue que l’emploi d’une armature sous le papier mâché a pour objectif principal de donner un maximum de rigidité à votre création tout en nécessitant le moins de papier mâché possible. A la limite, vous pourriez créer votre œuvre entièrement en papier mâché, sans armature, à la manière du sculpteur avec sa terre glaise.

1.4 Le papier mâché.

Le papier mâché est une sorte de bouillie faite de papiers de différentes sources qui a été humidifié puis broyé pour former une sorte de pâte très malléable qui, en séchant, va durcir et conservera la forma qu’on lui a donnée.

Cette technique du papier mâché, je l’ai également utilisée pour fabriquer des briquettes qui me permettaient de me chauffer à bon marché dans l’entre saison. Nous sommes littéralement noyés sous les journaux publicitaires. Je jetais ces journaux grossièrement déchirés dans un bassin rempli d’eau pour les recouvrir entièrement, sans tenir compte du type de papier (journal gris, feuillets publicitaires semi glacés voire même glacés de luxe). Un jour ou deux dans l’eau, je malaxe (oui, à la main) les papiers pour m’assurer qu’ils sont bien gorgés d’eau.
Il me reste ensuite à fabriquer des boulettes de papier que je presse fortement pour en chasser l’eau. Je fais sécher ces boulettes au soleil.
Voilà une source d’énergie bon marché ! Et l’eau ? Celle de la pluie convient parfaitement !

1.4.1 Quoi ?

Dans cette réalisation, j’ai utilisé trois sources de papiers différentes pour leurs qualités particulières.

1.4.1.1 Cartons à œufs.

Les cartons à œufs, ces plaques carrées où prennent place une trentaine d’œufs et que l’on trouve dans les grandes surfaces sont parfaites. Elles absorbent très bien l’eau et s’y décomposent aisément.
Il suffit de déchirer ces cartons en petits morceaux, plus vous en faites des petits et plus facile en sera leur emploi. Je déchire ces cartons au fur et à mesure que j’en reçois (voyez auprès des restaurants, des voisins, du commerçant du coin, de la famille, etc.) et je les stocke dans de grands sacs poubelles.
Lorsque je les utilise, j’en prélève une bonne quantité que je jette dans un seau. Je les recouvre complètement d’eau que je leur laisse absorber pendant deux bonnes heures. Ensuite, je jette le surplus d’eau en pressant légèrement dessus. Ne laissez pas tremper plus longtemps avant d’éliminer le surplus d’eau sans quoi vous perdrez l’amidon et la colle contenue dans le papier. Vous obtiendrez une bouillie de papier qui, une fois séchée, se désagrègera toute seule !
Je laisse tremper le papier humide au moins vingt-quatre heures à température ambiante. Le délais de trempage n’est pas critique et si aviez un empêchement et que vos papier trempent deux voire trois jours, cela ne pose pas de problème. Il vous suffit de couvrir votre seau pour éviter l’évaporation de l’eau et le séchage du papier.

Une fois que les cartons ont trempé suffisamment, il suffit de malaxer ENERGIQUEMENT le mélange. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
1. A la main  pour de très petites quantités … ou pour les costaud !
2. Avec un mixer (mixe soupe avec les couteaux tournant)  pour des quantités moyennes et pas avec le mixer de la cuisine, madame n’appréciera pas. On peut l’utiliser pour des quantités relativement importants : trois ou quatre litres de mélange de papier humide à la fois. Vous pouvez ainsi préparer de grande quantités, mais surveillez bien l’échauffement du mixer !! Ces machines ne sont pas prévues pour fonctionner des heures à pleine charge !
3. Avec un malaxeur à peinture  mêmes remarques que pour le mixer à la différence que c’est une foreuse qui actionne l’outil.
4. Avec un mélangeur à plâtre  permet de traire des grandes quantités à la fois (je malaxais un seau de dix litres à la fois). Il faut également surveiller l’échauffement de la foreuse qui entraîne l’outil.

Quand le mélange est-il prêt ?
Bonne question.
Il faut que les morceaux de papier, de carton, etc. soient complètement délités. Vous ne devez plus pouvoir reconnaître les formes des ingrédients. La pâte formera, au fur et à mesure du malaxage, des petites boulettes de couleur uniforme dans votre récipient.
En fonction de l’outil utilisé, et de la quantité de pâte à préparer, le travail peut prendre plusieurs heures. Prenez votre temps pour réaliser votre pâte. Plus elle est travaillée et plus elle sera homogène et facile à utiliser.

Et si vous la travaillez trop ?
Aucun problème ! La seule chose que vous devrez prendre en compte est qu’il ne vous sera pas possible de travailler avec de grandes quantités à la fois. En effet, plus vous travaillez la pâte et plus vous cassez les fibres du matériau d’origine. Et plus les fibres sont petites et moins bonne sera la tenue du matériau durant votre travail.
Si vous préparez plusieurs récipients de pâtes, vous pouvez les mélanger pour corriger les défauts.

N’ajoutez de l’eau à votre mélange que si vous n’arrivez pas à broyer suffisamment les matières. Et encore, procédez par très petites quantités à la fois. Votre pâte doit être humide et ferme au toucher.

Une bouillie trop liquide ou trop flasque sera impossible à travailler. Si cela vous arrive, n’essorez surtout pas l’eau ! Vous perdriez toute la colle et l’amidon contenus dans le matériau d’origine. Etalez votre mélange sur un sac plastique et laissez-le sécher ou bien rajoutez un peu de matériau sec (papiers, cartons, etc.).

Lorsque vous aurez terminé votre création, et s’il vous reste de la pâte de papier, fragmentez-la en petites parcelles (la taille d’une fève de haricot) et laissez sécher. Si vous laissez des grosses boulettes sécher, il vous sera extrêmement compliqué de les fragmenter lors d’une utilisation ultérieure.

1.4.1.1.1 Avantages.
- Bon marchés
- Facilement disponibles.
- Emploi aisé dans la sculpture.
- Pâte de papier mâché facile à préparer.

1.4.1.1.2 Inconvénients.
- Absorbe beaucoup d’eau.
- Temps de séchage long pour éviter les fissures.
- Absorbe énormément de couleur en cas de peinture.

1.4.1.2 Journaux.

Pour les papiers journaux, je pratique de la même manière que précédemment. Toute fois, un temps de trempage de vingt-quatre heures est un strict minimum. Deux jours semblent l’idéal avant de commencer le malaxage.

Le malaxage sera nécessairement plus long qu’avec les cartons à œufs du fait de la structure même du matériau.

1.4.1.2.1 Avantages.
- Bon marches.
- Facilement disponibles.
- Facile à utiliser.
- Assure une solidité accrue, par rapport à la pâte à base de cartons à œufs, à votre création du fait de la présence de colles et d’amidon dans le papier journal.
- Supporte mieux le coloriage après séchage.

1.4.1.2.2 Inconvénients.
- Plus difficile à travailler.
- Absorbe moins aisément l’eau.
- Temps de trempage et de préparation plus long.

1.4.1.3 Publicités.

Les papiers utilisés dans les feuillets publicitaires sont souvent en papier blanc glacé. Il est très difficile de les dissoudre dans l’eau comme les cartons à œufs ou les journaux. Il faudra les déchirer en plus petits morceaux puis les laisser tremper deux à quatre jours avant de pouvoir les utiliser facilement.
Pour une utilisation urgente, il vaut mieux tremper les papiers dans l’eau chaude à bouillante, en surveillant le mélange pour l’empêcher de coller au fond du récipient et de brûler. Une fois que le papier commence à se désagréger, vous pouvez mélanger un peu de papier journal à la bouillie pour absorber le surplus d’eau (ne pas jeter l’eau en excès, vous perdriez les colles et amidons) puis malaxez énergiquement et longuement le mélange.
Avec ce type de papier, il sera très difficile de faire totalement disparaître tous les petits morceaux de papier d’origine.

Plus qu’avec les précédents mélanges, s’il vous reste de la matière après usage, vous devrez fragmenter en très petits morceaux ou aplatir le plus finement possible la pâte restante afin de la faire sécher pour pouvoir la réutiliser plus tard.

1.4.1.3.1 Avantages.
- Assez courants.
- Peu onéreux lorsqu’ils proviennent de nos boites aux lettres.
- Vont fournir une pâte qui sera très solide après séchage et qui supportera sans problème la peinture.

1.4.1.3.2 Inconvénients.
- Difficile à travailler.
- Absorbe très peu d’eau  on obtient rapidement des mélanges trop humides.
- Temps de séchage extrêmement long.

1.4.1.4 Caisses de carton.

Les caisses de carton ayant contenu diverses choses, conserves, aliments propres (pâtes, aliments emballés, etc.), habits, etc. que l’on trouve chez les commerçants, peuvent servir.

Ce matériau se prépare comme les cartons à œufs mais demande un temps de malaxage plus long.

1.4.1.4.1 Avantages.
- Bon marché.
- Facile à trouver.
- Utilisation aisée.
- Donne une matière plus solide, après séchage, que les cartons à œufs.
- Donne une matière plus homogène que les cartons à œufs.
- Supporte assez bien la peinture.

1.4.1.4.2 Inconvénients.
- Absorbe beaucoup d’eau.
- Temps de séchage assez long pour éviter des fissures.
- Absorbe beaucoup de couleur lors du coloriage.
1.4.2 Le séchage.

Lorsque vous travaillez, vous devez vous assurer, comme pour l’emploi de terre glaise que le support, s’il est en papier mâché (reprise du travail), ait conservé son humidité. Si vous posez une nouvelle couche de papier mâché sur une couche sèche, la nouvelle couche n’adhèrera pas dessus.

Lorsque vous devez placer des couches épaisses, faites-le en plusieurs fois en laissant la couche précédente durcir, mais sans trop sécher. Si elle est trop sèche, humidifiez-la.
Si votre travail s’étale sur plusieurs jours, couvrez votre œuvre avec un plastique pour éviter le séchage.

Une fois votre œuvre terminée, il faut la faire sécher. Evitez le plein soleil, le radiateur ou toute autre source de chaleur.

Un séchage trop rapide provoquera des fissures dans la pâte à papier !

Faites sécher votre œuvre à la cave, dans une pièce non chauffée mais bien ventilée, le souffle d’air en accélèrera le séchage uniforme. Lorsqu’elle sera dure au toucher et pratiquement sèche, vous pourrez accélérer le séchage près d’une source de chaleur en n’oubliant pas d’exposer chaque face, à la source de chaleur, à tour de rôle.
Si des fissures apparaissent, éloignez votre œuvre de la source de chaleur. Vous comblerez les fissures après le séchage en n’oubliant pas d’humecter les bords de la fissure avant de placer la pâte à papier dedans.

Fin Partie 2/4

Guy WALLON
Neuville-en-Condroz (Liège)
Belgique

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