Notre projet : Toutankhamon !

Bonjour,

Mon épouse et moi-même avons décidé de mettre nos compétences en commun pour participer, à notre manière à ce projet.
Depuis de longues années, je dessine des projets de dentelles que mon épouse et moi tissons à l'unisson.
Après le projet, je réalise ce qu'on appelle "la mise en carte", ce qui est le dessin du patron de tissage. Sur ce dessin, on retrouve toutes les données nécessaires à la dentellière (ou au dentellier !) pour réaliser la pièce.
Quand la pièce est terminée, et quand ça en vaut la peine, je crée alors un cadre pour mettre cette création en valeur.
C'est donc ce que nous allons faire ici.

Voici donc la première étape de notre projet commun.
L'Egypte ancienne, les pharaons, les pyramides ont toujours fait rêver. Nous n'avons pas échappé à la règle. Et comme Toutankhamon est LE pharaon qui a le plus apporté aux experts sur la splendeur de leur culture, il est normal que nous nous soyons arrêtés sur ce sujet.

Au départ du masque funéraire en or massif de Toutankhamon, j'ai dessiné une dentelle, grandeur nature (65 cm sur 60 cm !) qui sera tissée par mon épouse.

Ce dessin devient ce qu'on appelle un "graphe" dans le monde de la dentelle :


Avec ceci, mon épouse peut se mettre au boulot et commence le tissage de la dentelle complète.
Il manque encore le cobra et la tête du vautour qui ornent la coiffe. Voici le graphe correspondant.


Création de ces patrons de tissage : 3 mois de travail acharné pour moi !
Mais maintenant que j'ai mis mon épouse au travail ...
et pour près de 2500 heures,
je peux me consacrer à ma seconde contribution à ce projet :
réaliser en 3D une peinture vieille de 4000 ans faite en 2D.

Cette peinture qui va servir de projet à ma création, le cadre qui contiendra la dentelle terminée, est tirée du "Livre des Morts" dans lequel sont dé"taillées toutes les opérations qui doivent être effectuées pour permettre au pharaon de poursuivre sa vie auprès des Dieux de l'Egypte ancienne.



Cette page représente la dernière étape dans l'analyse des actions faites par le pharaon durant sa vie. C'est la partie la plus importante : la pesée du coeur. S'il réussit cette opération, il pourra enfin rejoindre les dieux de l'Egypte puisqu'il aura bien gouverné son peuple durant sa vie sur terre.

Je vais donc créer un cadre où je reproduirai les détails suivants : le socle (en blanc sur le bas de l'image), les colonnes style papyrus, le fronton avec ses multiples serpents (cobra royal) et le disque du dieu solaire Râ.
A l'intérieur de ce "baldaquin", à la place de Pharaon, il y aura la dentelle tissée ... quand elle sera terminée.
Les dimensions prévues : 85 cm de haut et 75 cm de large pour un poids approchant les 10 kilos !

Les matières employées :
- la dentelle : fils de coton DMD à broder machine, fil métallisés or.
- le cadre : panneau MDF 18 mm d'épaisseur, papier mâché, moulage en plâtre, peinture et dorure.

Je reviens bientôt avec la suite de l'évolution du travail.

merci pour toutes ces explications , j'ai hâte de voir la suite ....

Oui ! Rien n'est laissé au hasard ...

(juste le fait que tu "mettes ton épouse au travail" me donne une image bien stricte et directive de votre processus de création, mais tant mieux si ça marche...)

C'est génial, c'est ce qu'on appelle un projet en commun!
Je sens beaucoup d'energie Papy octet dans ce projet, et toutes vos compétences sont réquisitionnés .
Allez que le dieu de la création Amon-Râ soit avec vous

une oeuvre qui ne sera pas tout en carton

ni tout en canons!

Bravo Papy Octet et bravo aussi à ton épouse. Ne l'a fait pas trop travailler quand même, il n'y a pas le feu au lac
Je sens qu'on va apprendre plein de choses sur les pharaons et sur l'art de la dentelle. Là vous mettez la barre trés haut

Bon, comme promis, notre expo s'est merveilleusement déroulée et est, hélas, terminée.
Nous venons de prendre un peu de repos : 3 semaines de travail acharné pour préparer, monter toute l'expo (97 artistes et 479 oeuvres !) puis exposer ET être présent chaque jour (9 jours consécutifs !) puis démonter, nettoyer et ranger !
Pffffffffff ! Epuisante la vie d'artiste.

Mais bon, voici la suite de notre projet commun.

Dans cette partie, je me consacre exclusivement au tissage de la, ou plutôt des dentelles.

Comme je le disais plus haut, je suis parti d'une des très classiques photos du masque funéraire de Toutankhamon.
Après deux années de réflexion profonde, d'essais infructueux, de tentatives avortées, mon génie naturel s'est une fois de plus exprimé er j'ai pu enfin réaliser le patron de tissage que je montrais dans la première partir de ce message.

J'ai mis mon épouse au travail et après plus de 2500 heures d'un travail acharné, elle terminait le masque.

Pour donner une idée de la taille de l'objet :

Ici, c'est ma divine épouse, la super dentellière.Comme on le voit, elle porte dans les bras le coussin où est placé le patron de tissage pour le masque funéraire.

Ben quoi ? On a sa petite fierté aussi :

Ici, c'est moi, dans les mêmes conditions que mon épouse.

Mais ce n'est que le tout début de l'aventure dentellière proprement dite.

Ici, mon épouse est au travail devant son coussin !

Ben oui, quoi! Ca avance ... lentement mais sûrement !

Et puis, le temps passe, les heures s'égrènent et enfin la première partie de l'oeuvre apparaît enfin.
Le masque est terminé !

Voici la pièce maîtresse posée sur son fond de velours grenat (à 145 euros/mètre ! tout de même. Il faut bien ça pour une telle célébrité, non ?)

Il ne "restait" ensuite plus qu'une petite pièce à réaliser, la paire d'animaux qui décorent le némes (coiffe) : la tête de vautour et le cobra royal.

Et ici, voici set ensemble posé à sa place définitive.

Pour les personnes curieuses, voici un petit détail du tissage de la coiffe, le némes. Cala donne une petite idée de la difficulté du travail réalisé.
Pour tisser l'entièreté de la coiffe, mon épouse a tissé un ruban, un lacet, comme disent les dentellières, qui dessine les bandes alternées colorées de la coiffe. Ce lacet est d'un seul tenant. Mon épouse a commencé son tissage en bas à droite de la coiffe pour termieer en bas à gauche en faisant tout le contour du visage.
Il y a en tout 25 mètres de lacet à tisser !

On a, ici, la fin d'une ligne, le virage et le début de la suivante.
La largeur d'une ligne ? ± 12 millimètres !

Il ne me reste plus, maintenant qu'à m'attaquer au cadre. Je devais attendre que la dentelle soit terminée pour avoir une vue d'ensemble correcte et pouvoir estimer, juger exactement ce qu'il me faudra faire pour que le cadre soit à la hauteur de cette merveille céée par les doigts de fée de mon épouse.

A bientôt pour la suite : le cadre !

Et on applaudit l'artiste !

Ah oui super boulot . Le contour des yeux en bleu c'est tissé aussi ou c'est des perles ?

Vive la dentelle!

Bernard Lougarre a écrit:

Ah oui super boulot . Le contour des yeux en bleu c'est tissé aussi ou c'est des perles ?

Merci pour vos impresions.

Et non, il n'y a aucune perle.
TOUT n'est "que" tissage. Les yeux sont tissés avec un fil spécial composé de fin filament de kevlar enroulés sur une triplette de fins fils en nylon. Nous faisons venir ce type de fil de Croatie.
Pour le bleu autour des yeux, c'est un fil de coton à broder machine et d'une paire de fils de kevlar pour donner un peu d'éclat dans le regard.

En effet, ces fils étant constitués de rubans étroits et très brillants (la matière kevlar est celle des couvertures "métallisées" de survie qu'utilisent les pompiers, par exemple, ou encore la "toile" dorée qui enveloppe les satellites qu'on envoie dans l'espace), le fait de les enrouler autour d'un fil de soutien crée, en quelque sorte, des petits "miroirs" sur lesquels se reflète la lumière.
En se déplaçant autour du cadre, les facettes sont différentes et donc apparait l'étincelage du tissage.

Il existe des dizaines de couleurs de ces "fils", ce qui nous permet de les assortir, si on le désire, à la couleur du fil de coton.

Autre détail pour ceux qui sont intéressés : quand on tisse la dentelle, la densité du tissage dépend du nombre de fils utilisés en fils de chaîne (fils faisant la longueur du tissage) et, dans une moindre mesure, le pas de tissage des fils de trame (l'écart entre chaque passage en travers des cannettes).
Les fils de kevlar ne comptent pas dans le tissage tant ils sont fins !

C'est savant tout ça ... mais si joli !

lionel a écrit:

Bravo Papy et Mamy Octet
J'attend de voir avec le cadre !

Il arrive bientôt, le temps de terminer les photos et leur traitement.
A+

Sainte patience....

Isa a écrit:

Vive la dentelle!

Oui, oui, oui

bravo mamy octet pour ce travail de patience!!!

Bon, comme promis, voici la suite : le cadre !
Après avoir mis mon épouse au travail , c'est à mon tour.
De loooooongues périodes de réflexion m'ont permis de déterminer l'allure de notre projet.
Mais pour ce faire, j'ai dû étudier et tester plusieurs techniques qui m'étaient en tout ou en partie inconnues.

Et là, notre site bien-aimé "Sculpture" m'est très bien venu à l'aide.
Merci à vous tous .

Passons aux choses sérieuses.

1. Le projet de cadre :
- une base solide, créée en une seule pièce et qui recevra toutes les décorations.
- la partie inférieure que j'appelle "le socle" et qui est en blanc sur l'image du "baldaquin" reprise du "livre des morts" (voir en début de ce post).
- les 2 colonnes situées de part et d'autre de la fenêtre où sera placée la dentelle. Le style sera, bien entendu en accord avec le sujet : le papyrus.
- La partie supérieure du cadre, que j'appelle fronton, est divisée en deux parties pour des raisons de facilité dans mon travail : la base du fronton et les serpents.
- vient ensuite les mises en peinture avec tous les "détails" nécessaires à la finalisation du projet.

Le cadre.
Dans un panneau de MDF de 18 mm d'épaisseur, je découpe un rectangle de 85 cm * 80 cm ! Puis je taille les évidements nécessaires pour la vitre, le support de la dentelle , le fond ainsi que la suspension et les clés de maintien du fond dans sa position finale. Ces clés me permettent d'atteindre la dentelle si cela s'avère nécessaire (poussières, taches, bris de la vitres, ...).

Eh oui ! On est outillé chez Papy Octet !

Pour le socle (partie inférieure du cadre) ainsi que pour la partie inférieure du fronton ( on suit toujours, là ?), j'ai réalisé un moule, le négatif de ce que je veux obtenir.

Ce "moule" est réalisé sur un panneau en contreplaqué bakélisé (les panneaux noir qui servent à faire des coffrages pour le béton) sur lequel j'ai cloué des petites pièces de bois qui seront les éléments en creux dans les décors.
Une fois tous les petites éléments en place, j'ai enduis les bois de deux couches d'huile de lin puis j'ai laissé le bais absorber l'huile. Il faut que le moule soit glissant ... mais pas dégoulinant de gras !
Préparer le papier mâché !
Cartons à oeufs, barquette de fruits sont découpés en menus morceaux


Une fois recouverts avec de l'eau, je laisse tremper et absorber pendant 24 heures ...
et je me fabrique un mixer maison ... Ben oui, quoi ! J'ai explosé celui de bobonne !


Mixer et papier mouillé + touiller longtemps, très longtemps pour obtenir une bouillie fine. Il ne faut pas de gros morceaux ici puisque les moulages sont fins !
Ensuite, récupérer la bouillie dans un essuie et expulser l'eau excédentaire en pressant fortement pour obtenir le papier mâché !



Le remplissage des moules.
Ces deux grandes moulures seront réalisées en papier mâché. Et là, je me heurterai à un gros problème.

On voit le remplissage du moule du socle en cours.


Et ici, les creux de la partie inférieure du fronton sont remplis. Il reste à compléter le remplissage pour former la fond de la décoration au démoulage.




Deux jours de séchage lent seront nécessaires pour pourvoir commencer le démoulage.
Et là, problème !
J'avais fait ma pâte de papier très fine. En effet, les détails des reliefs des moulures font 5 mm de large sur 2.5 mm d'épaisseur. Et l'épaisseur du fond de la moulure fait 2.5 mm d'apaisseur !
Et le problème vient de là : très petit élément ==> fragilité au démoulage






Mais bon, avec patience et quelques outils spéciaux fabriqués par moi pour la cause, j'ai réussi les deux démoulages sans trop de dégâts. Pour le socle, en 3 heures, tout étéait joué. Pour le fronton, j'ai mis un peu plus de 6 heures pour démouler sans trop casser.

Comme je veux conserver un aspect "antique" à la réalisation finale du cadre, je veux de l'irrégularité contrôlée dans les moulages. Ces irrégularités seront en opposition avec la précision, la délicatesse de la dentelle.
Même s'il y a des cassures, je recollerai les pièces détachées.

Une fois les moulures récupérées, je les colle sur le cadre de base avec de la simple colle à bois vynilique blanche.
Mais il faut renforcer les moulures pour éviter des dégâts lors du transport du cadre (on fait quelques expositions avec !). J'ai donc recouvert les moulures de deux ou trois couches de colle vynilique blanche diluée à 50% dans l'eau.

Les colonnes.
J'ai opté pour un style de colonnes "papyrus" comme il était courant d'en rencontrer à cette époque.
Pour renforcer le cadre et éviter qu'il ne "plie" lorsque les colonnes sécheront, j'ai d'abord collé et cloué deux laguettes de bois aux emplacements des colonnes. Ces languettes font toute la hauteur de la colonne.
Une fois la colle sèche, je peux créer les colonnes en me servant des languettes comme guide. Elle me permettent d'avoir des colonnes bien droites et supporteront la pâte à papier de manière plus efficace grâce à leur relief que si j'avais simplement posé le papier sur une surface plane du cadre.


Ici, c'est une colonne terminée.


Et un détail du sommet d'une colonne.

Evidemment, à ce stade, il y a encore beaucoup de boulot .

Les colonnes terminées, il reste à coller les moulages des socle et partie basse du fronton.
Cela est rapidement terminé puis vient la phase de préparation à la peinture.
Plusieurs décisions que j'ai prises vont diriger mon travail maintenant.
1. Je ne veux pas de régularité trop "moderne" dans l'ensemble du cadre.
2. Je dois poncer les colonnes pour les rendre un peu plus lisses.
3. Je dois installer une base solide et efficace pour colorier et dorer le cadre.

Voici l'assemblage presque terminé.

Il n'y a plus que les serpents à créer et placer.

On y arrive, tout doux, tout doux.

Bon, on continue.
Je vais m'attaquer aux serpents, vous vous rappelez, ceux qui se trouvent au-dessus du fronton.
Petite difficulté !
Pour réaliser plusieurs copie d'un même objet, il n'y a pas 36 solutions : il faut faire un moule.
Oui. Mais comment ???

Je fais une première sculpture en mdf.


Sauf qu'au moulage de la pièce, malgré que j'ai huilé copieusement la pièce, puis badigeonné de savon mou, le plâtre, en séchant, se resserre et casse la pièce

'Faut recommencer ... mais avec une autre solution
D'où vient l'erreur ?
La sculpture ?
L'agent de démoulage ?
Le plâtre ?

Probablement les trois.
Je vais donc changer totalement de direction.
1. La sculpture : du chêne, maintenant + huile de lin ensuite.
2. Moulage : en latex.
3. Tiregae des épreuves en plâtre fin.

Et ça maaaaarche


Ca, c'est la sculpture : 6.5 cm de haut et 1 cm d'épaisseur !
Eh ! Pas mal pour une première, non ?

Puis vient le moulage.
Et là, ça marche au poil.

Une première série de coulages en plâtre.


Le résultat final : 32 figurines !

Les figurines ont été faites dans 5 moules différents de ma sculpture en bois. J'ai voulu, toujours pour éviter trop de "modernisme", trop de régularité, modifier légèrement le moule. J'ai donc 5 différents serpents répétés 6 fois chacun.
En les prenant aléatoirement dans la boite de rangement, et en les collant sur le cadre dans l'ordre où je les prends, j'obtiens une "irrégularité" qui convient à l'ancienneté du sujet.

Une fois bien sèches, les figurines sont collées sur le cadre.

Pour le collage, je réalise un mélange :
- un volume de colle de peau
- un volume de blanc de Meudon
- un volume d'eau
le tout maintenu, le temps de terminer le collage, entre 50 et 60°C. au bain-marie.

Un petit détail qui a son importance pour le collage
Coller du plâtre sur du bois, il faut se rallier aux anciennes méthodes : colle de peau de lapin (ou colle de peau).
Mais si on applique la colle sur le bois (froid !) puis qu'oin y applique la figurine en plâtre (froide aussi), la colle fige immédiatement ... et ne colle pas

La solution ?
Garder le mélange bien chaud (pas faire cuire ).
Poser une couche de colle sur le bois.
Chauffer légèrement les figurines en plâtre (au four classique th. 3/4 pendant 15 à 20 minutes - Attention : pas le four à micro-ondes, il fait éclater le plâtre !) puis encoller la figurine (la face à coller sur le bois, bien entendu) et la placer à sa position finale.
Etant un peu chaude, la figurine empêche la colle de figer trop rapidement et il peu l'absorber en partie. Une fois en contact avec la colle qui est sur le bois, les deux adhèrent fortement.

32 figurines collées plus loin, et voilà le résultat foinal de ma construction.


Là, c'est moi ! Ben oui, je suis fier de ma création aussi !


Quelque détails en grop plan ? Pour les curieux !



T'as vu la déménageuse, là ?
Eh ! Costaude, mon épouse, non ?
On comprend mieux pourquoi je travaille autant, non ?



Je continue le travail.
Il faut maintenant préparer les surfaces. Je vais préparer un mélage de base qui me rendra les services désirés :
- une bonne base d'accroche pour la peinture,
- une bonne base d'accroche pour la dorure,
- une couche durcissante pour solidifier mes moulages en papier-mâché.
==> une mesure de colle vynilique blanche
+ une mesure d'eau
+ un mesure de blanc de Meudon.

Je passe plusieurs couches successives, après séchage complet de la couche précédente.
Il me reste à poncer les colonnes pour adoucir les irrégularités dues au papier-mâché et on obtient ceci.



Pour terminer, peinture et dorure.

pour tout ce travail .S'il te plait papy octet peu tu m'indiquer la marque et le fournisseur pour la peinture dorée . (Je préfère qu'on parle de peinture dorée que de dorure ça me traumatise moins )

Quel boulot! Merci pour les détails de ce pas à pas.

roseleur a écrit:

pour tout ce travail .S'il te plait papy octet peu tu m'indiquer la marque et le fournisseur pour la peinture dorée . (Je préfère qu'on parle de peinture dorée que de dorure ça me traumatise moins )

Tu as raison pour la dorure. mais au départ, je voulais faire de la dorure, d'où l'utilisation du blanc de Meudon comme couleur de base. puis le temps a filé tellement vite que je n'ai pas pu étudier cette technique de dorure à la feuille avec suffisemment de perfection. Alors je me suis rabattu sur la peinture.
Mais j'ai mis le prix pour avoir du matériel de qualité toute de même.

La peinture :

LIQUITEX
Professional Acrylic Artist Color.
HEAVY BODY
Iridescent Rich Gold (Or riche iridescent)
Série 2A - Opaque - Lightfastness NR - Mixed pigment.
n° 1045 235 - 59ml - 2 U.S. fl. oz.
Opaque - Tenue lumière : NR - Liant : Emulsion polymère acrylique - Pigment : mica avec revètement d'oxyde de titane et d'oxyde de fer.
Liquitex Artist Materials
P.O. box 246
Piscataway, NJ 08855 U.S.A.
Fabriqué en Engleterre.
Distribué en Europe par ColArt International
F72021, Le Mans Cedex 2
Tél. (33) 02 4383 8300

Je me suis fourni chez mon fournisseur de peintures habituel : la maison Schleipper, à Liège.
Tu devrais trouver ce type de peinture chez tous les bons marchands de fournitures pour artistes.

A+

Merci pour tes félicitations et remarques constructives.

Il y a même la composition, ça c'est précis et complet merci beaucoup.

à tous les deux. On sent que vous étiez motivés pour mener à bien ce projet. Ce qui est interessant en plus des explications sur votre travail, c'est que vous avez trouvé des solutions pour résoudre toutes les difficultés que vous avez rencontrées. On ne peut dire que bravo pour tout ce travail perfectionniste et votre souçi de faire partager à travers ce pas à pas détaillé qui me fait penser à ceux super aussi qu'avaient fait fg, Loudolle et Aurigod. Je me sens bien petit avec mes blocs de marbre et mes bouts de bois.

Vola poqwè qu'on-z-èst fîr d' èsse Walon!

Papy Octet a écrit:

Et voilà la merveille terminée !

3000 heures de travail (de plaisir !)
9,600 Kilos de pur bonheur à deux !



Nous sommes les meilleurs, mon épouse et moi-même.
A deux, on est toujours plus forts !

à vous 2! C'est super!

Je me suis régalé à lire ce pas à pas, riche et passionnant.
Vraiment TRES beau travail.
Z'etes beaux en plus tous les 2 car il en faut de la complicité pour réussir ce genre d'oeuvre.

c'est bien les gens qui montrent...

oui...et chapeau pour cette persévérance et cette minutie!

Bonjour et un grand merci pour vos félicitations. Elles nous vont droit au coeur.
Mon épouse, dans sa grande timidité, ne sait où se placer.
Merci.

Mais passons à autre chose. Il faut, maintenant, commencer à travailler sur un autre projet tout aussi ambicieux ... mais dans un autre style.

Faut bien changer, je n'ai plus de mur libre pour accrocher ces cadres, chez moi !

loudolle a écrit:

c'est bien les gens qui montrent...

Bonjour Loudolle,
Au grand dam de mon ancien chef (un râleur de première !), je n'ai jamais été avare de mes connaissances. J'ai toujours appliqué ce que mon papa me disait : apprendre, c'est très bien, mettre en pratique ce qu'on a appris, c'est mieux, mais partager son savoir avec les autres, alors là, c'est parfait ... pour autant que tu ne te serves pas de ton savoir pour écraser les autres !
Alors si je décide de participer à un site, pas de secret de fabrication !

Je ne sais rien ... mais je dirai tout

Merci pour l'accueil de nostre réalisation.

A+

slu papy et mamy octet, félicitation pour ce travail et merci d'avoir pensé à nous faire des photos pour un pas à pas très détaillé!

Citation :

apprendre, c'est très bien, mettre en pratique ce qu'on a appris, c'est mieux, mais partager son savoir avec les autres, alors là, c'est parfait ... pour autant que tu ne te serves pas de ton savoir pour écraser les autres

le papa de papyoctet etait un sage.

syl a écrit:

slu papy et mamy octet, félicitation pour ce travail et merci d'avoir pensé à nous faire des photos pour un pas à pas très détaillé!

Avec les appareils photo digitaux, numériques, c'est facile. Il suffit d'y penser.
Et ça, je fais bien ... penser !
Un tuto sans image, c'est pas bien !

roseleur a écrit:

le papa de papyoctet etait un sage.

Amen, Roseleur, Amen !

loudolle a écrit:

c'est bien les gens qui montrent...

...

Hello, je suis de retour.

Puisque j'aime bien expliquer comment je travaille, dans la description de la réalisation du cadre, j'ai un peu "bâclé" la description du moulage des serpents du fronton.

Il faut bien aider les débutants comme moi.

Donc voilà comment j'ai pratiqué.


Je rappelle mon objectif : créer 32 copies en plâtre de la petite sculpture ci-dessous.

C'est Le Cobra Royal avec sur sa tête le disque solaire Râ.
Cette sculpture en chêne fait seulement 6.5 cm de haut !

Pour ce faire, j'ai donc, après moultes essais infructueux, utilisé le latex.
Cette matière se présente sous la forme d'un liquide laiteux (on dirait même du lait !) mais dès qu'on ouvre le bidon (vendu en conditionnement de 1/2 litre, litre, 5 litres et jusqu'à 30 litres !), nos narines se rendent compte immédiatement que ce n'est pas vraiment du lait.

Lorsque j'ai travaillé, en février, il ne faisait pas vraiment chaud et dons mon atelier (mon garage), il n'y a pas de chauffage. J'ai eu des problèmes de séchage !
J'ai utilisé le sèche-cheveux de mon épouse ! Elle n'a pas apprécié non plus, surtout après lui avoir explosé le mixer en faisant mon papier mâché

J'ai acheté un décapeur thermique (l'outil pour décaper la peinture par l'air chaud) et en réglant sa température en dessous des 100 °C, j'ai réussi mes séchages successifs sans problème.

Mais venons-en aux faits.

Le latex est liquide, très liquide. Il coule comme de l'eau.
On l'applique au pinceau en couches successives après séchage presque comple de la couche précédante.
Pas moins d'une vingtaine de couches, au minimum, sont nécessaires pour obtenir un moule suffisemment ferme.

Une fois l'épaisseur souhaitée obtenue, je laisse sécher une dizaine d'heures avant de récupérer le moule.
Il n'adhère pas au bois que j'avais enduis d'huile de lin à plusiseurs reprises. On l'enlève comme on ôte une chaussette.

Et voilà le résultat.
Le recto.


Le verso.


J'ai coulé 5 moules de la même manière en apportant quelques petites modifications à la sculpture en bois.

A cause de l'amoniaque contenue dans le latex, le bois a été brûlé et est devenu noir.
Entre chaque enrobage de latex, je devais poncer légèrement la sculpture en bois, des échardes se soulèvent sans arrêt à cause de l'amoniaque. Je ponce avec un tampon jex fin pour ne pas altérer les détails de la sculpture.

Je suis en possession de mes 5 moules mais après un premier essais, je me rends compte qu'il y a un bug !
En effet, le poids du plâtre que je coule dans le moule déforme celui-ci. Je dois donc trouver une solution pour éviter d'avoir à recommencer mes moules et les construire en plus épais.

Et là, mon génie naturel s'exprime à nouveau.
Je replace le moule sur la sculpture puis je réalise un petit coffrage tout autour et je recouvre le moule (et sa sculpture d'un bonne dose de plâtre.
Cette coque de plâtre maintiendra en position le latex quand je coulerai le plâtre dedans pour faire mes 32 figurines.

Une fois sorti du coffrage
et après avoir extrait la sculpture du moule en latex,
voici à quoi ressemble mon moule avec son contre-moule.

Vu de face.


Et de son plus beau profil

Pour les sceptiques, voici à quoi peu ressembler le contre-moule sans le moule de latex.


Bon, celui-ci a subi les affres de mes expériences et son flanc gauche est un peu "cassé". Mais bon, ça a très bien fonctionné.

La preuve :


Voilà.

Pour le nettoyage du pinceau, faut pas rêver, après usage, il est bon pour la poubelle ==> n'utilisez pas le pinceau préféré de votre épouse ! Elle n'appréciera pas du tout.
Un "bête" pinceau à 50 centimes suffit.
Entre les coups, il suffit de le laver dans de l'amoniaque et le rincer à l'eau.

Quand j'ai eu terminé, j'ai versé deux cuillère à soupe d'amoniaque dans le bidon de latex, sans mélanger ensuite. j'espère que cela freinera la formation d'une pellicule sèche à sa surface.
Et depuis février, cela semble bien fonctionner. j'ai utilisé un peu de latex pour réparer un gant. Il n'y a pas de pellicule sèche en surface. J'ai reversé deux cuillères à soupe dans le bidon.

Voilà. J'espère avoir été clair dans mes explications et que ceci servira à l'un ou l'autre.

A+

merci pour toutes ces explications

JJ a écrit:

merci pour toutes ces explications

Mais c'est avec grand plaisir.
J'ai éprouvé tant de difficultés pour arriver à ce que je voulais, surtout à cause des délais riquiquis que je me dis qu'il faut artager mon expérience.

Merci pour ton appréciation.
A+

Si tu ne veut pas une pellicule de séchage en haut du bidon (vrai aussi pour les pots de peinture) il suffit de l'entreposer à l'envers. La pellicule sera au fond du bidon.

Oui oui,
Mais en versant un peu d'amoniaque pardessus le latex, les vapeurs d'amoniaque vont neutraliser l'oxygène de l'air contenu dans le pot et il n'y a pas besoin de retournenr le pot.

J'ai appris cette technique à l'école de carrosserie où les profs conseillaient, à l'époque (il n'y avait pas encore de peinture à 2 composants comme maintenant !), de verser un peu de thinner sur la peinture restant dans le pot. Cela empêchait la formation d'une peau en surface. Il s'agissait d'empêcher l'oxygène de l'air dans le pot d'entrer en contact avec la peinture, tout simplement.

Avec des peintures à l'eau, ça marche moins bien car la vapeur d'eau sature moins bien l'espace et surtout ne réagit pas avec l'oxygène de l'air. En plus, l'eau est un puissant oxydant (qui fait sécher rapidement) pour certaines peintures.

A+

Merci pour cette réponse trés technique.