Comme promis, voici le TUTORIAL COMPLET de le création de ma sculpture intitulée :
Rap'Coqou
Le Coq Wallon vue par Guy.
1 Mon coq wallon.
1.1 Présentation.Dans cet article, je vais aborder, dans le détail la réalisation d’une sculpture en papier mâché. Après de nombreuses recherches, j’ai réussi à rassembler suffisamment d’informations pour pouvoir me lacer dans l’aventure.
Pour mener à bien ce travail, j’ai employé de nombreuses techniques de travail aussi variées que le travail du métal, la soudure à l’arc, la fabrication du papier mâché, la sculpture, la peinture et la décoration.
Au fur et à mesure que j’avance dans ce tutorial, j’analyserai le plus précisément possible, le cheminement de mon travail. Je joindrai des photos des différentes étapes de mon travail. Le but de ce tutorial n’est pas de me faire valoir à vos yeux, c’est pour fournir à qui le souhaite, et à un maximum d’amateurs, les informations nécessaires pour réaliser le même type de travail. J’ai éprouvé énormément de difficultés à rassembler ces informations. Lorsque j’ai contacté des artistes, rares sont ceux qui ont accepté de révéler leur façon de faire. Je trouve cela dommage. Ce n’est pas parce qu’on explique à des amateurs sa technique de travail qu’on est dévalorisé. Ce n’est pas parce qu’on partage son savoir, qu’on devient moins intéressant aux yeux des autres. J’ai toujours accepté de partager mon savoir, mes connaissances. Dans ma vie professionnelle de dépanneur électricien en industrie, je ne me privais pas de fournir les explications à qui le demandais (car plus j’expliquais comment dépanner un engin, et moins j’avais de travail. )
Nous allons commencer.
1.2 Le projet.Avant toute chose, il faut un projet. Lorsque vous avez trouvé le sujet de votre création, laissez-le donc mûrir dans un coin de votre cerveau. Reprenez-le de temps à autres, retravaillez-le, peaufinez-le petit à petit. Lorsqu’il aura atteint sa maturité, alors essayez de le mettre sur papier. Un croquis, quelques notes, des photos, etc. tout est bon pour rassembler vos idées.
Ne vous précipitez pas, vous n’obtiendrez pas le résultat escompté et vous serez appelés à recommencer votre travail plusieurs fois, voire vous l’abandonnerez parce que vous zigzaguez sans but précis.
Je suis belge. J’habite dans la région liégeoise. L’emblème de la région wallonne où se situe la ville de Liège est le coq wallon. Ce coq diffère légèrement du coq gaulois. Je citerai quelques différences marquantes :
Coq Wallon <> Coq GauloisCouleur du coq Rouge <> Jaune habituellement.
Couleur du fond Jaune <> Bleu habituellement.
Bec Fermé <> Ouvert
Tête Droite <> Penchée en arrière.
Patte droite Pointe vers l’avant <> Parfois levée, parfois au sol.
Voici donc l’idée de départ : créer une reproduction en trois dimensions de l’emblème de la Wallonie dans le modèle est un dessin unique en deux dimensions.
Les touches personnelles :
1. Le représenter en rappeur ou un style approchant.
2. Exagérer sa physionomie : lui faire des épaules « de déménageur », lui faire des cuisses « de dinde ».
3. Conserver la position des pattes.
4. Conserver son allure altière.
5. Conserve la forme générale de son plumage.
6. Lui confectionner des habits appropriés.
7. Lui faire porter des accessoires de style rappeur (bagues, colliers, bracelets ; etc.
8. Apposer un tatouage sur chaque épaule (références à Cockerill-Sambre et Arcelor et dans le cou (toile d’araignée).
9. Lui modifier la crête comme une coiffures punk en touffes pointures aux couleurs variées.
10. Appliquer des couleurs sur ses griffes et ergots.
11. Travailler le plumage des ailes et de la queue avec beaucoup d’attention pour créer une opposition flagrante de style (punk/rap et classique).
12. Utilisation de matériaux divers pour structurer les surfaces.
Voilà un cahier des charges qui n’est pas mal à réaliser. Pour arriver à l’étape de la réalisation, il s’est écoulé environ huit mois de cogitation et de recherches diverses. Des dizaines de croquis et de dessins, des visites à de nombreuses expositions et marchés artisanaux.
Nous pouvons nous atteler à la tâche, maintenant.
1.3 L’armature.
1.3.1 Quand faut-il une armature ?
Lorsque vous créez une œuvre, il faut savoir ce que l’on fait et surtout pouvoir se représenter sa taille réelle ainsi, et c’est le plus important, son poids en cours de réalisation et son poids sec. Pourquoi les deux poids ?
Pendant que vous travaillez à votre sculpture, le papier est mouillé et dont très lourd !
Il serait malheureux que votre travail s’effondre sous son propre poids avant qu’il soit sec !
Lorsque votre œuvre est terminée et qu’elle est sèche, sa taille, son utilisation, voire l’endroit où elle sera exposée, vont également déterminer s’il faut ou pas une armature et quelle sorte d’armature.
L’armature participe également à la stabilité de l’ensemble une fois qu’il sera en place.
1.3.2 Pourquoi faire ?Ma création est une interprétation un peu osée de l’emblème de la Wallonie, à savoir le Coq Wallon.
Le cahier des charges de l’armature :
1. Le coq repose sur une seule patte
2. Cette patte est au sol
3. Les ailes seront exagérées pour donner un aspect « humain » à l’oiseau
4. Les cuisses sont un peu exagérées en volume pour donner un aspect « culturiste » au coq
5. La queue et ses plumes doivent conserver le port alleutier de l’original
6. Les ailes conservent, en simplifié, les plumes.
7. Les ailes conservent leur ampleur de l’original
8. La tête doit rester fièrement dressée et conserve son agressivité
Voilà un cahier des charges bien rempli.
Il faut donc que je crée la colonne vertébrale de l’animal et un peu d’anatomie viendra à mon aide. Comme je veux conserver un aspect proche de la réalité, je n’hésite pas à me renseigner, à analyser, puis à faire quelques croquis d’attitudes. Peu importe la beauté des croquis, vous devez absolument vous représenter vers quel objectif vous allez. Dessinez des petites boules, des simples traits, peu importe pour autant que vous puissiez visionner votre création de face et de profil.
Pour mon coq, il faut, pour qu’il soit stable, que la verticale abaissée depuis son centre de gravité tombe DANS LA SURFACE COUVERTE PAR LE SOCLE. Si cette verticale tombe en dehors, c’est la chute assurée. Vous devez vous assurer que cette verticale passe le plus près possible du centre de la surface au sol du socle.
Plus vous approcherez la verticale passant par le centre de gravité de votre création du centre du socle et plus votre création sera stable !
L’armature devra être capable de supporter tout ce que vous y accrocherez pendant sa construction mais elle devra supporter également les contraintes de l’utilisation de votre œuvre.
Ne pensez pas qu’il suffit de « faire costaud » pour que ça tienne ! Une armature légère mais bien pensée sera plus solide qu’un assemblage sommaire de piliers massifs. Et puis, pensez que vous devez transporter votre œuvre également, qu’elle peut être placée sur une table, suspendue à un mur, etc.
Il n’est pas nécessaire d’être un ingénieur pour construire une armature. Un coup d’œil dans une revue, un livre scolaire, des questions posées à des enseignants peuvent vous aider. Dans le cadre de ma réalisation, j’ai repris la structure générale du squelette de la poule, en moins complexe, bien entendu.
1.3.3 Comment la construire ?1. J’ai donc construit l’armature du socle : c’est un morceau carré d’une vingtaine de centimètre de « paillasse » utilisée en construction pour armer le béton. J’ai replié les quatre côtés pour donner une épaisseur au socle.
2. Avec un fil d’acier (ou de fer) de 8 millimètres de diamètre, j’ai dessiné les courbes de la colonne vertébrale d’un poulet et j’ai ajouté quelques centimètres de fils vers le bas pour pouvoir souder mon armature au socle. Vous remarquez que j’ai « triché » pour assurer la stabilité de ma construction. J’ai fait passer la colonne vertébrale par une des pattes, sans quoi, j’aurais été obligé d’ajouter un élément de soutien entre les pattes du coq.
3. J’ai donné une forme sommaire au corps de l’animal avec du fil de fer de 6 et de 3 millimètres de diamètre qui seront soudés sur l’a colonne vertébrale.
4. J’ai ensuite donné une forme sommaire aux pattes du coq et j’ai positionné ses doigts.
5. J’ai formé, avec du fil de fer de 6 et 3 millimètres de diamètre l’allure générale des deux ailes non comprises les grandes plumes.
6. J’ai formé la tête et les supports de la crête avec du fil de fer de 3 millimètres de diamètre soudé sur la colonne vertébrale.
7. J’ai positionné les ailes sur le corps et les y ai soudées.
8. J’ai soudé l’ensemble sur le socle.
Après quelques retouches pour parfaire l’aspect final, j’ai porté un maximum d’attention à l’équilibre de la structure. Elle doit revenir toute seule dans la position voulue si, par malheur, un visiteur venait à pousser légèrement votre œuvre.
La stabilité assurée, il me reste à terminer les soudures, nettoyer la structure et la peindre pour protéger les parties métalliques de la rouille que n’hésitera pas à provoquer le papier mouillé lorsque vous l’appliquerez.
Ne faites pas l’économie de peinture antirouille sans quoi, après quelques temps (semaines, mois) la rouille apparaîtra sous la surface de votre œuvre !
Méfiez-vous également des matériaux galvanisés (recouverts de zinc), ils noircissent et laissent également des traces apparaître avec le temps !
Les fils de laiton, vernis ou non, de cuivre, vernis ou non, s’oxydent avec le temps et des taches vertes ou noires peuvent apparaître également sous la surface de votre création ! (Rappelez-vous qu’en manipulant des fils vernis, vous brisez le vernis et donc vous ôtez la protection dudit fil !)
Si vous ne savez pas souder ou si vous ne possédez pas le matériel nécessaire, vous pouvez toujours assembler les éléments de l’armature avec du fil de fer à ligaturer mais n’oubliez pas une protection antirouille efficace !
Fin Partie 1/4
Guy WALLON
Neuville-en-Condroz (Liège)
Belgique[/b]