Rappel du premier message :Réflexions sur l’artiste dans la criseLes temps sont durs…
A Liège, de nombreuses galeries ont fermé.
Certaines s’essayent à de nouveaux projets qui, malheureusement ne durent jamais très longtemps face au prix de l’électricité et des loyers de plus en plus chers.
Avec la crise, l’art est devenu un marché économique, un placement, une spéculation. Il a été assimilé à un objet de consommation, d’investissement, de calcul, de supputation, de traficotage, de surenchère et de snobisme. Il n’a plus grand-chose à voir avec la création, l’expression d’une émotion, le coup de cœur de l’acheteur…
Il y a toujours des artistes qui créent avec passion, dans la souffrance comme dans la joie mais ils rencontrent de plus en plus d’obstacles.
La société dans laquelle nous vivons est devenue une société de l’image qui nous en abreuve du matin au soir. Photos, reproductions de peintures imprimées en relief sur toiles à prix dérisoires dans les chaînes de magasins de décoration bon marché pour des cohortes de consommateurs qui aiment renouveler leur déco tous les trois ans, d’après les statistiques.
Pour l’artiste, il devient exténuant d’essayer de montrer son travail, de durer, résister.
On dit de l'art qu'il ne sert à rien et qu'il ne permet pas de vivre.
L'art ne devrait pas se vendre comme une marchandise car il s’adresse à la sensibilité, à l’émotion.
Après plus de 35 ans de peinture et d’expositions, comme beaucoup d’autres artistes qui se posent les mêmes questions, je suis lasse de me battre sans cesse contre des difficultés croissantes qui me prennent toute mon énergie. Cette énergie qui devrait être exclusivement consacrée à la création s’étiole dans des recherches de stratégies afin de convaincre galeries, centres culturels et public que la peinture et la sculpture ne sont pas des futilités.
Je comprends les visiteurs qui, pris à la gorge par la crise, se concentrent sur leurs prêts à rembourser, la cuve de mazout à remplir, ou l’électricité à payer.
Pourtant, les participations n’ont jamais été aussi nombreuses dans les ateliers créatifs. Cela révèle un besoin d’évasion, un désir d’autre chose.
La culture est la représentation d’une région, d’une communauté ou d’un pays. La perdre du vue, l’oublier, ne pas lui donner sa chance de survivre, c’est perdre notre mémoire, nos racines.
Par cette dernière exposition, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont suivie depuis le début, qui ont cru en moi, qui ont aimé mon travail. Je voulais aussi rencontrer ceux qui n’ont encore jamais vu «en vrai » ce que je réalise. Tous les gens qui visitent régulièrement mon site internet, mon « Journal d’atelier », qui me laissent des messages, des commentaires, des impressions.
Je les invite à me rejoindre :
Galerie Art K ange, 4 rue Albert Bataille, 4053 Embourg
Du 25 mai au 9 juin 2013, mercredi, vendredi et samedi de 14h à 18h, dimanche de 11h à 14h et sur rendez-vous en téléphonant au O475/2O.33.54 – 04/384.60.12
Vernissage 25 mai de 15h à 18hSi je réalise ici une dernière exposition personnelle, peinture et sculpture en terre cuite, ce n’est pas pour autant que je renonce à l’art, que je range définitivement pinceaux et mirettes. Un artiste n’arrête jamais de créer. C’est aussi vital que boire, manger et dormir.
Les temps sont durs, mais l’élan créateur et la flamme brûleront toujours dans les cœurs d’artistes.