papier mâché

composants :

1) papier
2) rien d'autre

qualité du papier :
surtout pas de papier glacé (magazines), des journaux, on peut avec avantage utiliser du bon papier (fibres longues) mais c'est plus dans l'esprit de la chose d'utiliser des rebuts.

principe :
le papier est constitué de fibres, courtes (papier journal) ou longues (papier de qualité). plongées dans l'eau elles gonflent et se disposent de façon aléatoire en formant une pâte. En séchant, les fibres de la pâte se tordent et s'emmêlent donnant un produit rigide : le papier.
Le principe est donc identique à celui de l'argile.

mode opératoire :

1) Une grande bassine d'eau dans laquelle on plonge les feuilles de papier journal.
2) Laisser reposer un jour ou deux afin que les fibres gonflent suffisamment pour être souples et ne puissent plus se briser quand on va les séparer.
3) Séparer les fibres, d'abord grossièrement à la main, puis avec un mélangeur à peinture. Il faut qu'il y ait suffisamment d'eau pour que les fibres nagent et ne s'agglutinent pas. On obtient une pâte très liquide, sans grumeaux, genre pâte à crêpes.
4) Verser la pâte dans un tamis fin et laisser égoutter quelques heures.
5) former votre objet par pression, et par pression uniquement, surtout ne pas étirer, cela se déchirerait immédiatement.

selon l'objet que l'on veut obtenir il faudra utiliser divers moules ou supports, ici des exemples seront bienvenus.

6) Lorsqu'on a expurgé le plus possible de l'eau contenue entre les fibres, il faut à présent laisser sécher, cela peut prendre de plusieurs jours à beaucoup de jours selon l'épaisseur de l'objet et les conditions atmosphériques.
7) C'est fini.

résultat :
Vous obtenez un objet dur comme du bois, plus léger que du bois, résistant, ne craignant ni moisissure, ni humidité (éviter de le plonger dans l'eau ou laisser sous la pluie trop longtemps) ni les insectes et parasites.

comparatif :
Un objet en terre cuite qui tombe se casse ...

le conseil du pro :
N'essayez pas d'obtenir une forme fine lors du premier pressage - étape 5) - les fibres sont encore trop imbibées d'eau. Vous affinerez votre objet progressivement les jours suivants (toujours par pressage) au fur et à mesure du séchage.

Super, Fal7i! Tu viens de me redonner l'envie du papier mâché, j'en faisias beaucoup avec les enfants, mais en ajoutant de la colle à papier peint, et là, c'est encore mieux, allez, au boulot!

moi aussi fal7i, tu m'as donné envie de faire quelque chose avec le papier mâché
merci

Bonjour Wanda,
l'adjonction de colle n'a que des avantages du côté pratique, c'est pour cela que c'est ce qui est généralement pratiqué lorsqu'on parle de façon impropre (à mon avis) de papier mâché.
Par adjonction de colle on obtient un matériau très proche de l'argile : on peut alors étirer et même rapporter des morceaux comme cela se pratique avec la terre. La liaison par rajout est tout de même moins intime que dans le cas de l'argile car le papier mâché n'est pas une véritable solution colloïdale mais une suspension . Contrairement à ce qui se passe avec la terre, les fibres de papier sont trop courtes et épaisses pour reprendre une quasi totale liberté par simple humidification. Ce qui fera la jonction des boulettes rapportées ce ne sera que la colle qui est elle une véritable solution colloïdale.
En pensant au fait que les fibres de papier ne sont pas seulement enrobées d'eau mais aussi imbibées on comprend l'avantage à employer une colle qui permettra à l'eau de s'évaporer, farine, colle de tapissier ...

Pour le point de vue de l'artisanat d'art, le papier collé n'a que des avantages.
Pour l'artiste au contraire la forte personnalité du papier mâché lui permet de partir à la découverte, l'obligeant à se dépecer de ses desseins culturels acquis.

bien amicalement,
ff

fal7i a écrit:

Pour le point de vue de l'artisanat d'art, le papier collé n'a que des avantages.
Pour l'artiste au contraire la forte personnalité du papier mâché lui permet de partir à la découverte, l'obligeant à se dépecer de ses desseins culturels acquis.

ff

Ce qui rend la chose intéressante, côté découverte, et laisser-aller, et non plus dans le but de faire quelque chose de très figuratif ou très "pensé"...?
Dans ce que je fais ( la terre, il n'y a que ça de vrai, pour moi, pour l'instant), je me sens plus artisan d'art qu'artiste, car dans l'art il y a une autre dimension, il me semble, plus philosophique, plus cérébrale, que je n'ai pas acquise. Je voulais faire les beaux-arts, quand j'étais ado, mais ça ne convenait pas à mes parents, qui voyait ça comme un truc de marginaux et sans aucun avenir professionnel; du coup, j'ai toujours fait ce qu'on appelle du travail manuel, dans des tas de domaines, j'ai toujours été créative et ai toujours eu des facilités, j'ai toujours dessiné, peint, modelé, de la pâte à modeler, de la pâte auto-durcissante, de l'argile...; mais j'avoue être un peu paumée quand il s'agit d'art, LE VRAI!
Et les discussions très sérieuses à ce sujet devienne vite trop ardues pour moi...désolée...je voulais pas vous décevoir, tous, vous êtes si gentils, si adorables, si attentionnés...

Wanda a écrit:

car dans l'art il y a une autre dimension, il me semble, plus philosophique, plus cérébrale,

Il ne me semble pas.
Dans l'art je vois plutôt la recherche et la liberté,
« fay ce que vouldras »

bien amicalement,
fal7i

Alors, ce sont les galeristes, les critiques et le public qui cérébralisent beaucoup et cherchent des explications là où il n'y en a pas forcément, là où l'artiste est seulement parti sur un chemin propre à lui...mais là où il y a de la recherche, y a-il une complète liberté?

la liberté est-elle recherche de liberté?

l'artiste est parti sur un chemin propre à lui, mais il avait certainement un but en vue avant de partir.
Et si c'était tout simplement la gloire ?
comme dit captain FLAM : le génie. Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni

et pour ce qui est de la liberté, le mot fait penser aux petits oiseaux et aux fruits confits.
dans la réalité vraie, la liberté est gravement anxiogène.
la quête ou recherche, au contraire n'est-t-elle pas capable d'apaisement ?

la recherche de liberté n'est pas anxiogène dans le sens que tant que l'on recherche cette liberté, on ne peut la perdre, non?

oui
t'as de beaux yeux, tu sais ?

Anxiogène, la liberté ?
Cela va de soi car pour être libre il faut être seul.

C'est la solitude qui est anxiogène, et cette solitude commence le jour où l'on a l'impression d'être différent de tout le monde.

Pour la recherche de la liberté, je sais pas...

Je ne sais même pas si ça existe la "recherche de la liberté", ne s'agit-il pas plutôt d'une tentative pathétique pour affirmer son droit à l'existence malgré sa différence ?

Je ne pense pas qu'on puisse parvenir à être réellement libre...
On croit l'être en s'affirmant, tel que l'on est, en revendiquant son droit à la différence mais tôt ou tard, on se sent seul...
Je crois que ce qui fait avancer, c'est l'illusion d'aller vers sa liberté.
Et ça permet d'aller très loin tant qu'on y croit.
Et c'est ça qui est important, finalement...

la recherche de liberté est il un placebo?

sinon, le papier mâché, c'est beau

Possible...

Citation :

sinon, le papier mâché, c'est beau

Surtout si c'est plat, c'est beau

Désolé, je n'arrive pas à m'empêcher

MERCI