recette terre sigillée

Bonjour,
J'ai acheté du silicate de soude liquide pour faire de la sigillée. Dans les recettes données, les quantités indiquées à rajouter à l'argile étaient elles données pour du silicate liquide ou en poudre ? Sur youtube, je vois que le silicate est en poudre, d'où ma question. Merci pour vos réponses.

Peux pas répondre ... mais dissoudre la en poudre c'est une chierie vraie chienlie.

et si demandais à céradel , des fois ?

de toute façon rien de tel que de faire DES tests pas chers


Au fait , histoire de partager ... et quelles sont donc ces recettes de terre sigillée ?

La sigilée est de l"argile décantée dont on ne recueille que les particules ultra fines, en quoi le silicate de soude intervient il ?
Le silicate de soude est par nature liquide.

Silicate de soude = Na2SiO3 .. ya pas de H²O

J'en ai de prolabo, ben c'est en poudre.

Sinon voui il ne devrait pas y avoir de liant avec une argile hyper fine

C'est dans divers blogs que j'ai vu ces recettes , qui diffèrent quant à elles sur la quantité de silicate à utiliser, qui est chaque fois mentionnée en grammes.
Pour répondre à Israélian, le silicate permet la décantation rapide de l'argile pour obtenir de la sigillée.
Bon, et bien, je vais suivre les conseils de Casper et faire des tests .....

Si c'est en grammes ya de fortes chances que ce soit en solide =poudre

"Pour répondre à Israélian, le silicate permet la décantation rapide de l'argile pour obtenir de la sigillée."

Et pis c'est un super liant = colle

Merci pour les info.
C'est assez logique que ce soit un solide, ce qui est surprenant c'est qu'il est vendu soi disant pur en solution (solargil, ceradel...).

israelian a écrit:

Merci pour les info.
C'est assez logique que ce soit un solide, ce qui est surprenant c'est qu'il est vendu soi disant pur en solution (solargil, ceradel...).

Wiki : Le métasilicate de sodium se forme naturellement par réaction de la silice (dioxyde de silice) avec le carbonate de sodium à l'état fondu. On obtient du silicate de sodium et du dioxyde de carbone.
Na2CO3 + SiO2 → Na2SiO3 + CO2
On le trouve sous deux formes principales
forme anhydre (il se présente alors comme un solide cristallin translucide à blanc de formule NA2SiO3) ;
forme hydratée (NA2SiO3.nH20), il est parfois qualifié de « verre liquide » [/i][i]


Effectivement il serait pur même avec le  nH2O mais à poids variable alors

Merci pour ce rappel de chimie minérale (je suis surtout un organiste/pétrolier).
Le problème c'est que n n'est pas précisé par les vendeurs.

Faut demander ça à notre Madame Dutour . Elle sait.

Ouais ! mais elle hiberne

Il n'y a pas de recettes , ce n'est pas de la cuisine . Moi je partirais d' une tasse pour un seau, mais cela  cela dépend de la composition de l'argile utilisée, certaines particules lévitent plus facilement que d'autres  , et chacun doit faire ses propres essais  . On peut aussi utiliser le Calgon  (rayon lessive ...) .La terrre sigillée, c'est  la recherche de toute une vie . JP AzaÏs par exemple , après cinquante ans de travail, il cherche encore . Alors....
Voilà ce que disait  D . Rhodes dans "Terres et glacures" :  
On peur ajouter un défloculant pour maintenir les particules en suspension. A peu près 0,3%d'hydroxyde de sodium  (ou de Calgon) par rapport au poids d'argile sèche . Malaxage et si possible broyage , et  laisser décanter le plus longtemps possible .On récolte alors le tiers supérieur .
Bien entendu si on utilise de l'argile déjà hydratée ,cela ne peut être qu'au pif...
Les anciens n'utilisaient que l'argile appropriée qu'ils avaient sélectionnée ,et  la laissaient décanter plusieurs mois sans ajout de défloculant .

La sigillée me rappelle de nombreuses fouilles archéologiques pour l'époque gallo-romaine. Et quand nous en trouvions, nous étions très contents car elle permettait de dater une couche archéo. j'ai souvent posé la question à des spécialistes pour savoir comment elle était fabriquée. La plupart du temps les réponses étaient évasives ou très approximatives. Le secret s'est éteint avec le dernier potier qui les fabriquait. Des essais et des expériences sont toujours en cours depuis plus de 50 ans pour en percer la fabrication avec plus ou moins de succès. Un grand centre de fabrication se trouvait à Lezoux ( auvergne) et l'étude de ce site a permis de constituer une liste de noms des potiers ainsi que les dates auxquelles ils produisaient.

casper a écrit:

Ouais ! mais elle hiberne

Bon je sors de ma grotte.

Carzo a écrit:

 Le secret s'est éteint avec le dernier potier qui les fabriquait.

Pas tout à fait tout de même ... On a une vue assez précise de leur fabrications. Ils utilisaient certainement la lévigation pour décanter la terre et on connait bien leur fours à tubulures. Le silicate de soude est moderne et apporte des fondants dans la sigillée...qui du coup doit être un peu "dénaturée".
Myra à raison. C'est complexe. Et tout dépend ce que l'on cherche comme sigillée : une qui craque ? (l'inverse de ce que cherchaient les romains) une qui brille beaucoup ? Une très étanche ? une un peu poreuse qui prendrait l'enfumage ?..etc
De mon côté je fais des recherches, en général, autour d'environ 3kg de terre sèche pour 12L d'eau de pluie et 40g de silicate (liquide). Mais tout dépend tellement des terres utilisées pour l'engobe et pour le tesson. Certaines terres n'ont quasi pas besoin d'être défloculées.
Compte aussi le temps de décantation et la manière dont on récolte. (la moitié supérieure de la couche claire ? les 2/3 ? toute la couche ?)
Les vidéos et les bouquins c'est intéressant (voir le bouquin de Valtat pour la technique et celui d'Azaïs aussi) mais moi je préfère être initiée par des céramistes dont c'est la spécialité.
J'ai travaillé plusieurs fois avec Dalloun qui en plus d'être un homme adorable explique bien son travail tout en notant que c'est SA voie de recherche et qu'il y en a d'autres....
Le potier de Lezoux, Gérard Morla travaille lui par lévigation (avec un tout petit peu de silicate pour certaines terres).
Enfin bref ! Bonnes recherches !
Je retourne hiberner sans oublier de saluer et bisouter tout le monde.

Il y a aussi le livre de Jean Montagu ( Le secret des poteries antiques) qui explique très bien le procédé de lévigation.
Par contre il n'est pas très clair pour expliquer comment on peut obtenir une surface noire pour les vases à dessins rouges sur fond noir.

Il me semble avoir compris dans le livre de J.Montagu que le noir et le rouge sont deux sigillées qui n'atteignent pas leur point de vitrification à la même température. Elles sont donc différemment sensibles à la réduction et à la réoxydation en fin de cuisson.
Mais ça fait un moment que je ne l'ai pas relu...

C'est à peu près ce qu'on comprends à la lecture du livre, mais il reste évasif sur le moyen de préparer ces couches qu'il appelle vernis. Donc le secret n'est pas révélé.
J'ai réalisé des imitation de vases grecs, et pour obtenir le noir, je n'ai pas eu d'autres solutions que de rajouter des pigments à mon argile rouge.

Il faudrait que je le relise mais ce que j'avais cru en comprendre (avec certainement l'aide d'autres lectures notamment Alain Valtat qui en parle) c'est que les deux vernis argileux (fonds et motifs) sont des sigillées très riches en fer. Quand les grecs les cuisaient en forte réduction, elles devenaient noires toutes les deux. Celle du fond vitrifiait (ou grésaient) avant la fin de la cuisson. Donc le carbone restait piégé dans l'engobe sigillée du fond. Celle des motifs était plus réfractaire donc à la fin de la cuisson elle était encore ouverte. ils oxygénaient le four et la sigillée des motifs se réoxydait et redevenait rouge.

Sinon, des potiers actuellement font des "faux grecs" c'est à dire l'inverse : la cuisson est oxydante. La sigillée du motif vitrifie en fin de cuisson donc reste bien rouge et le vernis du fond est ouvert : on redescend le four en réduction et enfumage donc la sigillée du fond se charge de carbone alors que celle du motif, déjà étanche ne prend pas le noir.
La difficulté dans tout ça est de bien connaitre ses terres et de savoir à quel moment elles grèsent.
Je trouve assez facile de faire du faux grec. Le vrai j'ai pas essayé...

Je trouve même le faux difficile.
Si on ajoute un peu de fritte à la couche de fond, est ce qu'elle ne grèserait pas plus facilement?

Hum ! C'est bien complexe tout çà ......
Merci Mme Du tour, je sais à présent la quantité de silicate liquide qu'il faut mettre, reste plus qu'à m'y mettre.

Oui, mais encore une fois c'est variable selon les terres !
Bonne recherches. C'est passionnant.
Israelian, plus tu rajoutes de la fritte plus ça va vitrifier mais là on sort de la sigillée qui ne vitrifie que grâce à la finesse de ses particules et sa composition propre !
Si tu récoltes très peu de sigillée dans ta décantation tu auras plus de chance qu'elle vitrifie.
Autre solution : cuire plus haut.

Merci, mais excuse ma naïveté, quelle différence vois tu entre gréser en surface et vitrifier?

Euh , en fait je ne fais pas de différence.
C'est dans les livres que j'ai vu employer ce mot pour signifier vitrifier.
Comme ta question m'a intriguée je suis aller voir dans le dictionnaire et la seule définition pour gréser est "polir avec une pierre à grès. " Donc a priori je l'utilise mal à propos...
J'ai du faire le rapprochement avec la cuisson du grès qui le rend étanche !

Sinon je viens de me souvenir pour Jeanine (et les autres) que Alain Valtat met à disposition un bon résumé dans les dossiers techniques du site céramique.com..